Après une semaine de concerts, d’ateliers, de danse folklorique, de musique traditionnelle, et plus encore, le Franco Fest – le festival de la francophonie de la Société francophone de Victoria (SFV) – a été clôturé avec brio le jeudi 16 mars. Encore cette année, le taux de participation a dépassé nos espérances, et nous sommes fiers et fières d’avoir vu la communauté francophone se rassembler autour du thème de la présente édition : les traditions canadiennes-françaises. Retour sur les événements.
Le festival a pris son envol le 10 mars, avec le party de cuisine qui a eu lieu au Esquimalt Gorge Park Pavilion. La soirée a débuté avec un copieux souper d’inspiration « Cabane à sucre » dont les assiettes, aux dires des membres de la communauté, étaient gargantuesques et ô combien délicieuses! On remercie d’ailleurs Food for Thought Catering pour ce menu sur mesure! C’est à ce moment que la piste de danse s’est remplie. Louis Roy, le danseur de gigue traditionnelle, a effectué quelques prestations, avant de céder le plancher à France Bourque-Moreau, également gigueuse professionnelle, et deux musiciens, Richard Forest au violon et Denis Pépin à l’accordéon. Ça n’a pas pris beaucoup de temps pour que les gens se réchauffent et viennent mettre le feu à la piste de danse, grâce aux mouvements de gigue enseignés par France Bourque-Moreau et Louis Roy. Ça a swingué très fort!
Photo : La soirée « Cabane à sucre »
Le lendemain matin, 11 mars : pas de relâche. Marie-Hélène Bourret anime une visite guidée de Victoria pour une vingtaine de mordus d’histoire et de culture. Elle remonte le temps et explique les moments importants des quelques 180 années d’histoire francophone de la capitale de la Colombie-Britannique. Puis, on se dirige vers l’école Victor-Brodeur à Esquimalt pour un marché francophone festif, où, tout au long de la journée, nos artistes France, Louis, Denis et Richard ont mené des ateliers de gigue et de musique. En plus des tables tenues par les artisans francophones de la communauté, Radio-Canada avait un kiosque de réalité virtuelle, où le public pouvait expérimenter des mondes alternatifs en enfilant des casques. Métis Nation of Greater Victoria ont, quant à eux, installé un tipi et ont exposé des objets traditionnels. Vers la fin de la journée, ils nous ont même présenté une performance de gigue traditionnelle métisse! Enfin, un petit spectacle animé par Casey Edmunds a eu lieu dans le gymnase, où les jeunes et les moins jeunes ont pu mettre en œuvre les pas de gigue appris auprès de France Bourque-Moreau et de Louis Roy. On ne pourrait cependant pas parler du marché francophone sans mentionner la délicieuse nourriture – au menu : tourtière et quiche! – et la présence exceptionnelle de tire à l’érable. Oui, oui, de la tire d’érable sur neige, fait maison, à Victoria!
Vidéo : Le Marché Franco à l’école Victor-Brodeur
La semaine suivante, le mercredi 15 mars, la chorale Les Décibels ont présenté leur spectacle célébrant la richesse de la culture francophone au Victoria Event Centre. Il s’agissait de leur première représentation depuis la pandémie, et leur première sous la direction de Casey Edmunds. La chorale était accompagnée de Louise Alepin au piano. À travers un parcours chronologique de chansons populaires du répertoire francophone, Les Décibels ont amené l’audience au cœur d’un voyage temporel, des premiers temps de la colonisation jusqu’à l’époque contemporaine. En ce sens, pour reconnaître que les Canadien.ne.s-français.e.s, malgré la richesse de leur tradition, demeurent des invité.e.s sur ces terres, Les Décibels ont laissé place, pour l’introduction du spectacle, à Brianna Bear, une artiste canadienne autochtone, basée sur les territoires des lək̓ʷəŋən, aujourd’hui connus sous le nom des nations Esquimalt et Songhees. D’autres invité.e.s sont montés sur scène : les choristes de Victor-Brodeur, les violoneux Richard Forest et Pierre Schryer et l’accordéoniste Denis Pépin. Si l’on a souligné le travail de Casey Edmunds dans la construction thématique du spectacle, une spectatrice a affirmé qu’il était « beau de voir tout le monde uni comme ça. C’était multigénérationnel. Les jeunes chantaient et dansaient ».
Photo : La chorale Les Décibels
Enfin, Franco Fest se terminait avec le concert de l’auteure-compositrice-interprète fransaskoise Alexis Normand, un événement gratuit présenté par les Rendez-vous de la francophonie. C’était également l’occasion pour elle de présenter son documentaire Assez French, produit par l’Office national du film (ONF) et d’engager une conversation avec le public sur des thèmes comme la quête identitaire, l’insécurité linguistique et la diversité du français au Canada. Avec sa musique jazz-folk et ses conversations engagées, Alexis Normand a su conclure le festival de la SFV avec un savant mélange de culture et de réflexion sociale.
Photo : Alexis Normand en spectacle
Le festival tire à sa fin, mais le mois de la francophonie se poursuit. Nous vous encourageons à célébrer la francophonie dans toute sa richesse et sa diversité! On se retrouvera l’année prochaine pour une autre édition du Franco Fest!